jeudi 17 août 19h
de Matéi Visniec
avec Mickaël Gonnet et Nicolas Bernard
Écrite en 1984 par Matéï Visniec sous la dictature politique de Ceausescu, la pièce « Du pain plein les poches », interroge, intrigue, inquiète, insinue le doute et nous plonge dans la relation de deux personnages qui cherchent à sauver un chien pris au piège dans un puits sans jamais y parvenir. Cette histoire tour à tour amicale, vindicative, drôle, rythmée et rassurante, tourne à la fable politique, sociale, métaphysique, humaine.
Elle interroge notre place et notre responsabilité dans le monde qui nous entoure et nous fait réfléchir sur le questionnement de l’individu d’autant plus en ces périodes de guerre, de troubles sanitaires, sociaux et environnementaux. L’univers fantastique de Matéi Visniec, trop souvent qualifié « d’absurde », entraîne le spectateur dans un monde logique et rythmé par une terrible mécanique parfaitement huilée.
Le sujet de cette pièce et la relation qu’entretiennent ses personnages mettent à jour les différentes perceptions de chacun sans pouvoir vraiment se rejoindre. Ici la communication, pourtant essentielle, prend des formes et des tournures qui attisent l’obsédante envie d’agir sans pouvoir le faire. Les personnages s’interrogent, se questionnent, s’accusent, condamnent, se tournent vers les différentes raisons et les différents coupables responsables d’un tel crime, tout en étant eux même en fuite devant une telle situation avec la peur au ventre d’être à l’origine d’initiatives qui les rendraient coupables face à la dictature.Ils tournent en rond, cherchent les meilleures solutions sans pouvoir choisir et décider, sans s’autoriser à désobéir ou à prendre la responsabilité de sauver un animal pris au piège. Mauvaise foi ? Peur de la punition ? Peur de ne pas avoir le droit ? Peur d’être vu ? Quelle part d’eux même ou du pouvoir politique qui les assiège les empêche d’agir en conscience ?